Si les entreprises qui conçoivent et produisent nos vêtements doivent se bouger pour diminuer l’empreinte sociale et environnementale de l’industrie de la mode, nos actes individuels aussi jouent un rôle. Et en matière d’entretien du linge, les habitudes prises à la buanderie peuvent faire la différence à plusieurs niveaux : sur la longévité des vêtements, sur notre bilan énergétique personnel et sur l’empreinte environnementale du vêtement sur sa durée de vie entière.
D’abord, et ce n’est pas un scoop : le lavage et le séchage en machine abîment nos vêtements. D’ailleurs, certains habits ne s’en remettent pas. Pour que nos vêtements restent comme neufs le plus longtemps possible, on doit comprendre les étiquettes, utiliser des produits doux et les laver moins souvent. Logique.
Ensuite, quand on cherche à faire des gestes pour la planète, on devrait revoir les habitudes prises à la buanderie. C’est que le lavage et le séchage du linge pèsent 15 à 16 % de la consommation annuelle d’électricité des ménages suisses ! Sans oublier la consommation d’eau, les microfibres qui s’échappent des vêtements, les produits détergents qui piquent les yeux…
Autre chose : quand on analyse le cycle de vie d’un t-shirt (fabrication, distribution, utilisation et fin de vie), il ressort que la phase utilisation (essentiellement l’entretien) pèse 38 %. Revoir les habitudes prises à la buanderie vaut donc vraiment le coup. Trois fois même.
Selon suisseénergie, le lavage du linge coûte pour un ménage moyen de 2 personnes 185 kWh par an, ce qui représente 8,5% de sa consommation électrique totale. Pour une famille de 4 personnes, c’est 315 kWh par an (7,8 % de sa consommation). Pour essayer de se faire une idée de ce que cela représente, charger son ordinateur consomme environ 50 kWh par an, le vélo électrique c’est grosso modo 75 kWh. Merci Solarvignette.ch pour ces chiffres certes « moyens » mais qui permettent de se faire une idée.
Revenons à notre linge sale. Ce qui consomme beaucoup d’énergie, c’est de chauffer l’eau. La température de lavage fait donc toute la différence. Avec les machines et les lessives actuelles, une basse température (20-30° C) suffit à laver le linge « normalement » sale. Ce qui réduit beaucoup son empreinte environnementale sans coûter d’effort :
Il semble qu’on soit fadas du séchoir en Suisse. Toujours selon suisseénergie, un ménage de 2 personnes qui sèche son linge en machine 3 fois sur 4 consomme 165 kWh par an (7,5 % de sa consommation d’électricité). Evidemment, tout le monde ne passe pas tout son temps libre à la buanderie. Mais imaginer que les ménages consomment quelque 15 % d’électricité pour la lessive, ça paraît insensé. Ce qui réduit la facture sans coûter aucun effort :
Des données officielles sur la consommation des fers à repasser sont difficiles à trouver – avons-nous découvert par hasard un énorme lobby ? Peu importe. On a nommé le repassage « tâche ménagère la plus ingrate de tous les temps » et on a enfin une bonne raison de s’abstenir : ça consomme de l’énergie. Ne nous remerciez pas.
S’engager pour une mode plus responsable pourrait bien commencer à la buanderie.