En tournée à travers la Suisse romande entre 2021 et 2024, notre expo « Nos vêtements ont une histoire » fait désormais partie du passé. Enfin presque : ses bâches ont été transformées en cabas, de quoi prolonger encore un peu leur vie.
C’est avec l’Atelier Sonja T., spécialisé dans l’upcycling de bâches et autre matériel, que nous avons collaboré pour ce projet. Son portrait est à découvrir dans nos témoignages.
On en aura pour à peu près 2h40. Par cabas. Si, si, on a fait le calcul.
1. Analyse et concept
Pour commencer, on a réfléchi aux possibilités de réutiliser les bâches. Une fois notre choix arrêté sur le cabas, on a recherché un partenaire. Sonja Trachsel a été très réceptive à notre envie de réutiliser notre exposition, mais surtout de tout documenter pour illustrer le travail qui se cache derrière chaque réalisation. Une fois le concept finalisé et le devis validé, on pouvait passer à la suite.
2. Fourniture de la matière première
L’exposition était alors à Sion : il a fallu aller chercher les bâches et les amener à l’atelier, à Lausanne.
3. Patronnage
L’Atelier Sonja T. réalise des articles sur mesure, mais propose aussi des modèles. C’était particulièrement pratique pour nous : on ne cherchait pas à développer un nouveau design, mais à valoriser une matière vouée à la poubelle. Sonja a tenu à adapter son patron à notre bâche pour réduire les chutes et ça, c’était vraiment sympa !
4. Fabrication
Il y a beaucoup à faire avant de se mettre à la machine : choisir l’extrait (pas facile quand, comme dans notre cas, les bâches ont un contenu différent sur chaque face), nettoyer la bâche, faire la découpe, poser le bouton pression, découper les anses. C’est seulement ensuite qu’on sort la machine à coudre pour les anses, les coutures latérales et celle du bord. L’ouvrage est retourné, contrôlé. Les fils sont coupés. Et il n’y a plus qu’à admirer le résultat !
5. Communication
Réaliser ces cabas, c’était aussi une occasion de parler de l’histoire de nos vêtements. De rappeler qu’un cabas – comme un habit – passe entre de nombreuses mains et occupe de nombreuses personnes avant d’arriver en magasin.
Il nous semblait important de raconter cette histoire. On s’est efforcés de documenter et minuter les étapes, du concept à la distribution. La production par l’atelier a été photographiée. Toutes ces informations ont ensuite été rassemblées, les textes ont été rédigés, puis simplifiés, reformulés et finalement mis en forme pour le site Internet, l’étiquetage des cabas et une newsletter.
6. Distribution
Si on a voulu donner une nouvelle vie à ces bâches, ce n’était pas pour créer un produit qui resterait à la cave. Ces sacs cabas ont été offerts aux personnes qui ont soutenu notre exposition et plus généralement FAIR’ACT. Quelques exemplaires sont encore disponibles. A ce stade, on n’a pas peur de dire que ce sont des collector.
Etapes de fabrication
Vous avez déjà vu ces étiquettes qui annoncent « 100% de matières recyclées »? Il paraît que ce marquage commence à prendre de l’ampleur. On imagine qu’il s’agit du pourcentage de matière recyclée par rapport au poids total de l’objet – on vous tiendra au courant quand on en saura plus. En attendant, en admettant que ce soit la bonne méthode de calcul, on vous annonce que le cabas de FAIR’ACT est produit à partir de 77,5 % de matières recyclées :
Pas de bol, il faut laver à la main.
Séchage en machine interdit.
Repassage et vapeur interdits.
Nettoyage à sec interdit
Une fois en bout de course, le cabas devra être éliminé avec les ordures ménagères.
La fabrication d’un cabas a pris 2h40 : 1h27 pour le travail de l’Atelier Sonja T. (conception, patronnage et fabrication), 1h13 investie bénévolement par FAIR’ACT (concept, suivi, communication).
Le prix de revient d’un cabas est de Fr. 68.65 (Fr. 61.15 de fabrication par l’Atelier et Fr. 7.50 de frais de FAIR’ACT pour le train et un repas de midi). A cela s’ajoutent les frais de port de Fr. 8.50.
On n’a volontairement pas fixé de prix de vente, puisque l’essentiel de ce projet est ailleurs. Mais si vous insistez pour obtenir un chiffre, on dira que le montant de 100 francs nous semble juste. Cela permet de couvrir les coûts et de dégager un don d’un peu moins de 25 francs pour l’association.
Envie d’acheter un cabas de FAIR’ACT ? Il nous en reste peut-être quelques-uns, écrivez-nous quelques lignes à l’adresse contact@fairact.org .
Concrétiser ces cabas n’aurait pas été possible sans la patience de Anne-Sophie, Christelle et Mathieu ni sans la disponibilité de l’Atelier Sonja T. Merci !